Finalement, nous avons réussi à décoller de Siam Reap et de notre backpacker après 5 jours sur place. Jamais, je ne serai resté aussi longtemps à un endroit. Parfait pour se reposer mais la chaleur accablante me fatigue énormément.
Après Siam Reap, notre choix s’est porté sur Battambang, une ville de l’autre côté du lac qui fait mer intérieure au Cambodge. 2 options pour rejoindre Battambang, un bateau pour 21$ qui prend 8h ou un bus en 3h pour 4,5$. Le choix a été vraiment cornélien sachant qu’en plus la saison des pluies n’est pas vraiment arrivée, la partie de la rivière vers Siam Reap est à sec.
Nous arrivons sur Battambang sur les coups de midi, à la sortie du bus, une nuée de tuk tukman nous attend et nous saute dessus comme des mouches autour d’une merde. Impossible d’arriver à se parler entre nous avec Thomas et Clémentine, ils hurlent tant qu’ils peuvent pour essayer de nous récupérer. Je suis vraiment excédé et Thomas n’en peut plus de rigoler. Un des tuk tukman se tourne vers Clémentine et moi et nous fait remarquer que lui ne parle pas. Très bonne tactique, je dis à Thomas qu’on prend celui là parce qu’il sait se taire. Il nous emmène à une guesthouse pour gratuit à condition que le lendemain nous allons faire un tour avec lui. Sachant qu’on aurait de toute façon besoin d’un tuk tuk pour faire le tour des environs, ça nous va très bien. Il parle bien anglais et n’est pas spécialement bavard, voilà des très bons points pour un chauffeur de tuk tuk.
Nous prenons place dans le dortoir le moins cher depuis le début de mon voyage, 1,5$ la nuit. Dans le dortoir, nous faisons la connaissance de Eduard, un catalan qui a travaillé à Grenoble et qui parle très bien français.
Il a réservé un tuk tuk pour toute l’après midi pour 10$ et nous propose de partager le tuk tuk. Cette après midi là, nous en profiterons donc pour découvrir les 2 principales attractions de la ville et sa région : le train en bambou et le grotte des chauve souris. Dis comme ça, ça peut être pourri surtout le train en bambou mais en fait les cambodgiens se sont servis de l’ancienne ligne de chemin de fer reliant Phnom Penh à Battambang pour en faire une attraction touristique. Le concept est simple, vous prenez 4 roues, vous posez dessus un tapis en bambou, un moteur relié directement aux essieux de la roue et en voiture Simone, lancé à plus de 20km/h sur des rails pas droit. A tout moment, on peut dérailler, c’est vraiment très drôle. La ligne de chemin de fer a été faite par les français et on a dû y envoyer les pires ingénieurs de la SNCF parce que rien n’est droit et il y a limite des trous entre les rails… Autre particularité du train en bambou, c’est qu’il n’y a qu’une voie ce qui fait que quand l’on croise d’autres touristes, il faut s’arrêter et démonter notre train, le mettre sur le côté pour laisser passer les autres équipages. Ca dure une bonne heure, et ça a été une bonne heure de rigolade, surtout en croisant les touristes chinois descendant de leur bus.
Après le train en bambou, direction la grotte aux chauve souris. Tous les jours aux alentours de 17h30, toutes les chauve souris sortent de la grotte à la tombée de la nuit pour aller se nourrir et manger tous les moustiques de la région. Du coup, nous, on aime bien les chauve souris parce que des moustiques, c’est pas ce qu’il manque au Cambodge. Le spectacle dure au minimum 45 minutes, et encore, on est parti avant la fin. Pour ce qui concerne les mathématiques, on pense qu’il sort 50 chauve souris à la seconde, ça nous fait quelques 150 000 chauve souris au bas mot dans la cave. Le spectacle est assez étonnant parce que ça ne s’arrête jamais. Les photos ne rendent rien bien évidemment, mais ce qui est sur, c’est que je n’aimerai pas être un moustique du côté de Battambang.
Après cela à Battambang, il reste des cailloux, pardon des temples à visiter. L’un des plus connus est le Wat Banan, Banan pour faire référence aux bananes et aux singes que l’on trouve autour du temple. Etonnamment, rien de tout cela. Le temple se trouve en haut d’une colline qu’il faut grimper via les 370 marches. Ca ressemble encore à un temple inca. Le temple est en ruines, la plupart des édifices tiennent plus par habitude que par les techniques de fixation.
Après le Wat Banan, nous passons à Phnom Sampov, qui est le temple au dessus de la grotte aux chauve souris. Les temples en eux mêmes ne sont pas terribles, par contre, en haut de cette montagne, nous avons une vue sur la plaine cambodgienne remplie de rizières, le Cambodge, Belgique de l’Asie du Sud Est. En haut, contrairement à Wat Banan, il y a bien des singes, par dizaine toujours prêt à chaparder les vendeurs locaux. Ces derniers ne se laissent pas faire et sont armés de frondes pour tirer sur les singes dans les arbres. La cohabitation est assez houleuse entre cambodgiens et singes. En haut de Phnom Sampov se trouve un canyon qui donne un peu de cachet au site.
Battambang est une vraie ville cambodgienne, pas beaucoup de touristes, ici les commerçants utilisent le riel et pas le dollar, on est vraiment dans le vrai Cambodge. Pour aller plus loin dans le vrai Cambodge, Eduard nous propose de le suivre vers Kampong Luong sur la route de Phnom Penh pour aller visiter des villages flottants.
Ces villages flottants se trouvent sur le lac Tonle Sap au centre du Cambodge. Ils sont principalement peuplés de la minorité vietnamienne du Cambodge. Cette minorité pendant le régime communiste n’avait pas le droit de posséder des terres et étaient chassés de la terre qu’ils possédaient. Du coup, ils sont allés s’installer sur le lac où ils ne pourraient pas être chassés, pas folle les guêpes. C’est un peu perdu et loin des sentiers touristiques et on a décidé de passer la nuit dans une famille dans ce « village ». On a donc passé une journée sur la maison bateau, à faire les courses en arrêtant les barques épicerie, éviter les moustiques à la nuit tomber, vivre avec cette famille. Dans ce village sur l’eau de 10 000 personnes, on trouve de tout, des vendeurs de smartphones, une église, des pagodes, une boulangerie, des bars, des épiceries, tout est pareil que sur le continent. Et ils n’oublient pas le bruit avec des raffiots qui font un bruit terrible des 5h du matin, impossible de ne pas se réveiller.
Après une nuit passé au milieu de nulle part, nous faisons du stop du côté de Krakor pour rejoindre Phnom Penh. Nous trouvons un minivan qui file à Phnom Penh pour 2,5$ chacun. Ce sera le dernier trajet avec Thomas et Clémentine après avoir passé en cumulé 29 jours ensemble. Des grands moments de rigolade, aucune engueulade, j’en retiendrai que des bons moments avec eux 2 mais aussi avec Robin et Arnaud au Vietnam. Par contre, je ne serai pas seul à Phnom Penh puisque je resterai avec Eduard pour la visite de la capitale et des heures noires du régime de Pol Pot !!