Bjarkarlundur est la porte d’entrée des fjords de l’ouest, enfin, il faudrait plutôt dire des fjords du nord ouest. C’est la partie qui ressemble à une patte de poulet sur la carte de l’Islande et c’est aussi l’une des moins visités du pays. A vol d’oiseau, tout est proche, mais les fjords rentrent bien dans les terres et cela rajoute énormément de kilomètres au compteur. De plus, la plupart des routes ne sont pas goudronnées donc on se rajoute quelques heures de route. La plupart des sites à visiter se trouvent tout au bout à l’ouest et donc en partant du camping, on a déjà bien 2h30 de route à parcourir. Ce qu’il y a de bien, c’est que les paysages sont absolument fabuleux, donc nous faisons beaucoup de pauses au bord de la route pour admirer le paysage.
Nous arrivons donc à proximité de Patreksfjördur en fin de matinée pour aller faire un tour dans la péninsule de Latrabjarg. 40Km de pistes pour aller tout au fond de la péninsule admirer des macareux. Mais dans un 1er temps, il faut aller pique niquer et nous jetons notre dévolu sur la plage « rose » de Raudasandur. La piste pour y accéder n’est pas de toute fraîcheur et le col qui descend sur la plage est assez vertigineux.
Nous mangeons dans la voiture (comme beaucoup de fois en Islande, il fait bien trop froid avec le vent dehors pour tenter l’aventure du pique nique dehors) et nous allons après défier le vent pour rejoindre la plage. Un peu de marche entre les oiseaux pour y accéder, mais là ce ne sont pas des oiseaux amicaux mais plutôt belliqueux qui font semblant de nous attaquer. La sterne arctique de leur joli nom, survole votre tête quand vous marchez et descend en piquet à quelques centimètres de votre crâne en poussant des cris stridents. Pas le plus sympathique des animaux.
On passe le champs de sterne pour arriver sur la plage déserte. Ça pourrait être paradisiaque mais ça ne l’est pas, parce qu’il y fait froid et que l’eau doit être à 10 degrés max.
Après cette plage, nous reprenons la voiture pour aller voir les falaises de Latrabjarg. C’est l’endroit le plus venté où nous avons été pendant le séjour, mais c’est aussi le point le plus occidental d’Europe !! Les falaises abritent des milliers d’oiseaux dont les macareux moines, animal emblématique de l’Islande. Autrement appelés perroquets de mer, ils vivent dans l’Atlantique nord et ne reviennent sur la terre ferme que pour les périodes de reproduction. Apparemment, ces oiseaux repartent vers le large aux alentours du 15 août donc nos jours sont comptés. C’est plein d’espoir que nous arrivons enfin sur Latrabjarg pour voir des macareux. Les falaises sont vertigineuses et elles abritent des centaines et des centaines d’oiseaux. Une odeur âcre de guano nous prend les naseaux, c’est assez entêtant et désagréable. Des milliers d’oiseaux… et pas de macareux à l’horizon
Et finalement, en scrutant la falaise, j’en vois un de paumé au milieu des mouettes rieuses et autres espèces d’oiseau !!
Nous reprenons la route pour rejoindre Bilduladur, les paysages sont magnifiques, nous passons au dessus de la plage de Bredavik puis au détour d’un virage, nous trouvons des sources d’eau chaude gratuite et à l’air libre. On essaye de prendre un bain et de se réchauffer mais l’eau est vraiment trop chaude… J’ai pu y rentrer mais pour Lolo c’était bien trop chaud. Dans tous les cas, c’était une bonne idée pour se réchauffer et ce n’est pas tous les jours que l’on peut prendre des bains thermaux dans des paysages si magnifiques.
Après avoir mangé un bout au camping, nous partons avant qu’il fasse nuit faire un tour au bout du fjord d’Arnarfjördur. Avec le soleil qui baisse, personne sur la route, l’immensité des paysages rien que pour nous, un de mes plus beaux souvenirs du séjour !!
Tout ce chemin pour arriver à une maison isolée qui a appartenu à un artiste islandais célèbre (connu dans sa cage d’escalier) qui a fait énormément de sculptures. L’endroit est un peu barré quand même !!
Le lendemain, direction la cascade de Dynjandi, joyau de ces fjords : c’est une immense cascade qui se déverse à flanc de montagne. Mais avant d’arriver là, nous passons par des endroits lunaires.
Et enfin Dynjandi:
Alors oui, de l’eau et des cascades, il y en a partout en Islande, déjà il y en a un paquet qui tombe du ciel et ensuite il y a aussi un bon nombre de névés et glaciers qui fondent à cette période de l’année. Nous continuons à découvrir les paysages extraordinaires de cette île. Je suis vraiment impressionné par l’immensité des paysages, on a parfois l’impression d’être seul au monde… D’ailleurs, comme aux Îles Féroé, il y a plus de moutons que d’êtres humains et il faut être vigilant au volant pour pas les écraser parce que c’est pas bien finaud comme bête.
Dans les fjords, les villages sont rares et ils ne comptent qu’une centaine d’âmes. Pour tout vous dire, la plus grosse ville s’appelle Isafjördur et compte à peine un peu plus de 2000 habitants. Autre chose de rigolo, c’est que tous ces petits villages sont équipés d’un aéroport qui, l’on suppute avec Laure, servent à ravitailler les villages pendant l’hiver parce que la plupart des routes doivent êtres coupées.
Au bord de la route, on tombe parfois sur des phoques qui font les idiots dans l’eau et se prélassent au soleil (quand ils daignent sortir des nuages)…
Après 3 jours dans les fjords, il est grand temps de redescendre vers le partie centrale de l’île non sans un petit détour dans l’est des fjords, la côte du Strandir. Le soleil est avec nous pour nous dire adieu et en plus on a décidé aujourd’hui de s’offrir un repas à un restaurant, une soupe !!! Après presqu’une semaine de sandwich, manger quelque chose de chaud va changer la donne et redonner un peu de moral.
En quittant les fjords pour le nord, nous nous faisons un dernier plaisir à Drangsnes où nous profitons de piscine géothermale en libre service gratuite. Il fait beau, l’eau est chaude et la vue est magnifique, on pourrait peut être même prendre des coups de soleil…
Au revoir ma région préférée d’Islande !!