Après avoir passé dans les plaines du Sichuan, il est temps de monter dans la montagne et direction le parc de Jiuzhaigou à 450 kilomètres de là mais à 9h de bus de Chengdu.

Dans ce bus, tous les étrangers se retrouvent au fond du bus, parqués ensemble et aussi loin que possible du chauffeur. Je me retrouve à côté de 2 israéliennes et d’un anglais. C’était plutôt cool pour passer le long voyage de pouvoir discuter de nos impressions chinoises. Chose marrante et prouvant à quel point le monde est petit, je dis aux israéliennes que j’avais rencontré un israélien à Séoul qui s’appelait Nir. Elles aussi l’avaient rencontré en Chine et avaient passé la semaine dernière ensemble. Funny isn’t it ?

Arrivé à Jiuzhaigou sur le coup des 17h30, direction une auberge bien sympa avec pas mal d’occidentaux qui voyagent au long cours.

Le lendemain, visite du fameux parc pour la modique somme de 45€. Oui, oui, 45€ !! Certes, le parc est immense et fabuleux mais quand même 45€… Pour ceux qui ont eu la chance de visiter la Croatie et plus particulièrement les lacs de Plitvice, le parc de Jiuzhaigou n’a pas mieux à offrir si ce n’est un décor plus majestueux à 3000m d’altitude. On retrouve les mêmes couleurs d’eau, cela reste quand même très spectaculaire. Le parc fait une trentaine de kilomètres et des bus assurent la navette entre les différents endroits clés du parc. On peut toujours marcher entre les endroits clés, les chinois se contentent de prendre le bus et de n’aller que sur les endroits les plus photogéniques, du coup, c’est assez vide entre les différents lacs et cela rend la balade vraiment agréable.

Prendre le bus en bas du parc pour vous amener en haut est un moment de folklore à la chinoise. Malgré le fait qu’il y ait un bus toutes les 30 secondes, ça pousse, ça crie dans tous les sens, il faut le voir pour le croire. Ayant décidé de passer en mode zen, je laisse les chinois s’exciter et me doubler et trouve une place assise après avoir laissé passer quelques furieux.

Le parc est en forme de Y. La partie Est de l’Y est la plus intéressante mais comme je me suis planté, je suis partie dans la partie Ouest où la plupart des lacs sont encore à secs. Apparemment, c’est normal à cette période de l’année. Néanmoins, je me rends compte à quel point Jiuzhaigou est magnifique, de la végétation et des eaux de couleur rarement vu ailleurs.

J’ai passé la grande partie de ma journée à me balader dans le parc en commençant à 7h30 et en terminant vers les 16h. Plus ça allait et plus ça devenait beau, vraiment des endroits où la couleur de l’eau est telle que l’on peut se demander s’ils mettent pas du colorant dedans. Je pense que j’ai dû marcher 6-7h, certains personnes de l’auberge ont fait les 30 kilomètres à pied en partant du haut du parc, une belle performance. Les photos qui suivent sont les endroits du parc où la couleur de l’eau est la plus incroyable.

Le soir même, diner avec un australien fan de la Chine (en cumulé, il y aura passé plus d’un an en vacances) qui me conseille de filer un peu plus au nord après Jiuzhaigou pour aller voir des tibétains.

Le lendemain, j’avais réservé une place dans un minivan pour aller voir l’autre parc de la région à 3h de route de Jiuzhaigou, le parc de Huanglong. A bord, de ce minivan, un effectif assez éclectique, 2 suédois, 3 chinois (parlant anglais MIRACLE!!), 1 japonaise (parlant anglais, MIRACLE AUSSI!!) et un taïwanais. C’était bien sympa, on a passé une super journée tous ensemble à visiter le parc de Huanglong. Pour arriver au parc à 3500m d’altitude, on passe par un col à 4200 ou 4300m qui donne une belle vue sur le nord du Sichuan.

Au parc, nouveau concombre made in China avec une entrée à 280 Yuans, soit 40€… Pour vous donner un ordre d’idée, je mange pour 10-15 Yuans, un plat et mes nuits en dortoir me coutent 30 Yuans…

Ce parc sera moins impressionnant que Jiuzhaigou parce que nous arrivons pendant la saison sèche. Les neiges n’ont pas encore commencé à fondre et du coup les piscines et les torrents sont à secs. Heureusement, tous ne le sont pas et nous avons pu voir les fameuses piscines couleur jade.

Je pense que l’été et en automne, ce parc doit être encore plus beau que Jiuzhaigou parce que les couleurs sont vraiment hallucinantes, dommage qu’on ne puisse pas s’y baigner d’ailleurs.

Après cette belle journée, il est temps de retourner sur Jiuzhaigou. Notre conducteur du van est un tibétain et il ne peut s’empêcher de nous raconter plein de choses sur sa culture, aidé à la traduction par le taïwanais qui aura passer tout le voyage à traduire. Sur le chemin du retour, nous faisons même un détour par une des montagnes sacrés de la région, où l’on a même pu se laver les mains avec l’eau sacré. C’est une montagne qui est interdite à la randonnée sous peine de subir le mauvais œil bouddhiste jusqu’à la fin de votre vie. Ouh, je tremble… C’est un endroit où les bouddhistes viennent laisser le corps dans la montagne pour qu’il se fasse dévorer par les vautours. Je vous conterai ça plus en détail la prochaine fois avec une expérience qui m’est arrivé dans un village tibétain.

Pour finir, j’ai bien sympathisé avec le couple de hipster suédois, en vadrouille aussi en Asie, Helen et Erik qui m’ont convaincu de les accompagner à Langmusi dans le nord du Sichuan en territoire « tibétain ».