En route pour Shangri-La

En route pour Shangri-La

Après Tagong, je prends un minivan pour 4h direction Kangding. Je fais la connaissance d’un slovaque vivant en Australie qui me propose de le suivre dans une auberge tenue par un couple d’américains à Kangding. Effectivement, le Zhilam Hostel était un bon plan avec des WC occidentaux, YOUPI !!!

Je profite de cette petite étape pour me reposer, retirer de l’argent dans ma banque préférée, la China Construction Bank (l’une des rares qui marchent avec mes cartes bleues) et aller chez le coiffeur. Les chinois copient le monde entier, pourquoi pas les coiffeurs !! J’ai donc montré au coiffeur la photo de mon passeport et il a bien compris que je voulais la même. Au bout d’une heure, j’avais retrouvé une fraîcheur au niveau de la coupe pour 5€. La technique est pas la même que les coiffeurs français, mais au final c’est plutôt pas mal.

Le lendemain, lever à 5h du mat pour 10h de bus en direction de Daocheng en direction du Yunnan.

J’arrive sur les coups de 16h sur Daocheng et je mets plus de 2h à trouver l’auberge à 3 minutes de marche de la gare routière… Google map n’est pas forcément au top sur Daocheng et les chinois ne savent pas lire un plan non plus, même un plan écrit en chinois…

Daocheng n’a rien de particulier si ce n’est être la ville principale pour aller au parc national de Yading à 100km de là. Ce parc national abrite 3 montagnes sacrés du bouddhisme, des lacs sacrés lieu de pélerinage de tibétains. Si la montagne est sacrée, tout comme des lacs de ce parc, il y est interdit de la grimper ou de s’y baigner. La montagne la plus haute est le Cherensig à 6032m dont on a juste le droit de faire le tour (et dans le sens des aiguilles d’une montre, tradition tibétaine oblige)

Le pic Cherensig dans les nuages

Le pic Cherensig dans les nuages

Comme d’habitude, qui dit parc national dit gros concombre, 310 yuans, soit 45€… Le parc est assez impressionnant et on peut randonner jusqu’aux 2 principaux lacs sacrés, le milk lake et le 5 color lake qui sont à 4700m d’altitude. Mont Blanc me voilà !!

1ère merde de la journée, l’appareil photo !! Depuis Shanghai, l’écran ne marche plus et seule la petite fenêtre me permet de prendre des photos. Là en arrivant à Yading, l’appareil photo ne s’allume plus, et quand il daigne s’allumer la petite fenêtre ne marche plus. Je suis à peu près à 10 jours d’une ville qui vend des appareils photos (Kunming au Yunnan par exemple) et de rage, je le frappe contre un arbre. Bonne idée puiqu’après ça, il s’est remis à marcher (NB : il marche toujours d’ailleurs).

Pendant cette journée, la pluie s’est invitée à plus de 4000 et il faisait pas bien chaud. Dans la montée, je rencontre 2 chinois avec qui j’étais dans le minivan pour Yading. Ils me proposent avec des signes et du chinois de faire la montée ensemble. Ils s’avèrent que c’est des cyclistes qui sont partis depuis Xian et veulent aller jusqu’à Kunming en vélo. Ils ont donc l’habitude de passer des cols à 4000m et le souffle leur manque pas. Pour moi, la donne est différente. Sur le plat, je ne sens pas les effets de l’altitude mais dès que ça s’élève, ca devient compliqué, j’ai l’impression que je n’arrive plus à respirer. J’arrive à les suivre tant bien que mal et on passe la journée ensemble à discuter via le traducteur du smartphone. Ils s’appellent Goupendong et Angyong (ça s’inventent pas) et viennent de Baoji dans la province du Shaanxi juste un peu plus au nord du Sichuan.

Goupendong à gauche et Angyong à droite

Goupendong à gauche et Angyong à droite

La randonnée que l’on a faite n’est pas particulièrement compliquée, on commence à 4000 et on termine à 4700 mais cela prend quand même 4h aller retour.

Parc de Yading - Pâturage pour les chevaux

Parc de Yading – Pâturage pour les chevaux

Parc de Yading - 2

Parc de Yading – 2

Vers les lacs sacrés

Vers les lacs sacrés

Les chinois, qui détestent marcher, utilisent des ânes pour monter en haut.

Fainéant de chinois

Fainéant de chinois

Les paysages sont as usual assez impressionnants et certains passages nous rappellent que nous sommes sur un territoire tibétain.

 

Ca commence à grimper et il pleut

Ca commence à grimper et il pleut

Drapeaux de prière

Drapeaux de prière

On est toujours chez les tibétains

On est toujours chez les tibétains

Puis, on arrive au 1er des lacs sacrés. Personne ne s’est baigné vu la température…

Milk Lake 1

Milk Lake 1

Milk Lake 2

Milk Lake 2

Puis un quart d’heure plus tard, on monte au lac des 5 couleurs (mais il n’en a qu’une…). Au passage, je prouve au monde entier qu’on peut monter à 4700m en Adidas Samba vieille de 2 ans, donc les ingénieurs quechuas, ranger vos horribles chaussures de randonnée, tout peut se faire en sneakers bande de baltringues !!!

Je me frisais tellement que j'aurais pu la faire en tong.

Je me frisais tellement que j’aurais pu la faire en tong.

Le 5 colors lake (fake)

Le 5 colors lake (fake)

A part 2-3 chinois, il y avait quelques habitants du coin.

Coucou les copains

Coucou les copains

Pas très peureux quand même

Pas très peureux quand même

Lac sacré

Lac sacré

En revenant au début du parc, on est reparti faire une marche d’une heure pour aller voir le dernier lac sacré Zhuoma La, au pied du pic Cherensig.

Pic Cherensig

Pic Cherensig

Lac Zhuoma La 1

Lac Zhuoma La 1

La Zhuoma La 2

La Zhuoma La 2

Le glacier de Cherensig

Le glacier de Cherensig

Les 3 vainqueurs

Les 3 vainqueurs

En rentrant sur Daocheng, on part manger tous les 3 ensemble de la bouffe chinoise, bien entendu. L’avantage avec Goupendong et Angyong, c’est qu’ils s’occupent de tout, et du coup les plats défilent aussi bon les uns que les autres. Le problème, c’est que j’ai été obligé de boire du thé au beurre, spécialité tibétaine. Déjà, le thé, je suis pas fan, mais le thé au beurre avec des morceaux de beurre rance à l’intérieur, c’est juste infect. En quittant le repas et les 2 chinois, j’en ai été quitte pour une belle chiasse. Problème, c’est que le lendemain, j’ai 12h de bus avec mes 2 chinois qui vont aussi vers Shangri La.

Le lendemain, lever encore à 5h, le bide encore tout penaud, pour faire les 300km qui séparent Daocheng de Shangri La, le tout sur une piste pendant tout le long avec des précipices gigantesques et sans barrière de sécurité. Ah elle est belle la 1ère puissance mondiale… Encadré de mes 2 compères, je me retrouve tout le temps nourri alors que je n’en ai pas envie. Le chinois mangent tout le temps pendant les trajets en bus et aiment nourrir l’occidental. J’ai eu « l’honneur » si j’ose dire de manger des pattes de poulet. Alors, déjà c’est pas facile psychologiquement, mais en plus quand vous êtes pas bien du bide, c’est encore pire… Les cachets anti diarrhée m’ont aidé et je n’ai fait arrêté qu’une seule fois pour aller chier dans la montagne. En 12h, le chauffeur s’est arrêtée 2 fois…

Caméra embarqué à bord

Caméra embarqué à bord

Ca doit passer

Ca doit passer

Me voilà arrivé à Shangri La dans le Yunnan. Shangri La, avant d’être une chaine d’hôtel de luxe, est avant tout une ville tibétaine où il y avait énormément de moines. Chinoiserie oblige, il y a moins de moines, et une ville nouvelle chinoise (affreuse) s’est construite à côté de la tibétaine, du coup il y a plus de chinois que de tibétains. Autre problème, un feu a ravagé la moitié de la ville tibétaine et tout est en reconstruction. Moi, j’arrive du Sichuan complètement lessivé et je suis bien content de trouver une super auberge de jeunesse tenue par un coréen (Tavern 47). Dans le dortoir, je croise une française de 50 ans un peu babs et très sympa. C’est vraiment agréable de pouvoir parler français avec quelqu’un, ça ne m’était pas arrivé depuis Hong Kong avec la suissesse. D’ailleurs, je remarque que c’est la 1ère française que je croise vraiment, les autres fois où j’ai parlé français, c’était avec une suissesse, un belge ou un luxembourgeois… Elle m’indique comment ne pas payer le monastère Songzanlin (15€ la blague quand même, comme d’hab). L’auberge est tellement bien que je décide de rester 3 jours à ne pas faire grand chose, l’ambiance est bonne, beaucoup de backpackers en route vers le Sichuan et les bons plans s’échangent (quelle auberge dans les autres villes, comment ne pas payer les entrées des attractions touristiques etc…).

Le 1er jour, je visite tranquillement le fameux monastère gratuitement en suivant les conseils de Marie Laure. (tu tournes à gauche de la guérite tenue par le garde, tu montes à pic dans la colline, tu marches et tu passes par les entrées derrière le temple!!). Le monastère est magnifique, beaucoup de temples et de dorures, les sommes données au Bouddha dans les temples sont astronomiques, ça payerait facilement mon voyage en Chine. Au lieu de filer de l’argent à des bouddhas, il ferait mieux d’investir dans des chiottes européens, enfin je dis ça, je  dis rien. D’ailleurs, dans le monastère, on peut trouver des trous au milieu de la rue qui sont en fait des caniveaux où vous pouvez faire caca dedans. Croyez-moi, au vue de l’odeur à certains endroits, il n’y avait pas que des crottes de chien…

Songzanlin par l'entrée interdite

Songzanlin par l’entrée interdite

Il faut passer à gauche des murets

Il faut passer à gauche des murets

Dans Songzanlin, là où des moines vivent

Dans Songzanlin, là où des moines vivent

La place des temples

La place des temples

Photo volé à l'intérieur d'un temple

Photo volé à l’intérieur d’un temple

Cité de plus bas

Cité de plus bas

Les ptis trous, ça sert de toilette

Les ptis trous, ça sert de toilette

Je passe la plupart de mon temps à trainasser à l’auberge, à tenter de mettre à jour mon blog, préparer la suite dans le Yunnan etc… Ca fait du bien de rien faire, de se poser dans un endroit parce que ces derniers jours, je les ai menés tambour battant.

Le lendemain, je viste ce qu’il reste de la vieille ville tibétaine de Shangri La, avec bien entendu la partie qui est construction. (que des cloueurs pneumatiques usés jusqu’à la moëlle…)

Shangri La en reconstruction

Shangri La en reconstruction

Reconstruction vieille ville

Reconstruction vieille ville

Puis j’arrive dans la partie qui n’a pas été touchée par le feu.

Square de la vieille ville

Square de la vieille ville

Shangri La 1

Shangri La 1

Maison tibétaine

Maison tibétaine

Rue de Shangri La

Rue de Shangri La

Il y a un monastère en haut d’une colline, (on ne se refait pas, il faut toujours un monastère quoi qu’il arrive)

Monastère avec moulin à prière géant à droite

Monastère avec moulin à prière géant à droite

Shangri La vue du monastère

Shangri La vue du monastère

Vieille ville tibétaine

Vieille ville tibétaine

Voilà, mon périple dans le Sichuan et principalement au Sichuan tibétain touche à sa fin à Shangri La. Après cela, je file plus profondément dans le Yunnan voir d’autres minorités, le Yunnan étant le Barbès de la Chine. J’ai passé 15 jours formidables au Sichuan et encore je n’ai pas tout vu, la forêt gigantesque de bambou de Yibin, le mont sacré Emeishan et ses marches pour monter à son sommet, les 40 000 moines et nonnes de Seta, Dege, la marche autour du Gongga Shan etc… On peut facilement passer 1 mois au Sichuan sans aucun souci vu la grandeur de la province et sa diversité. Fini les gens qui vous poussent, cette Chine, que j’ai découverte là, m’a vraiment plu et a un goût de reviens-y. Au final tout de même, j’ai beaucoup couru, les transports sont très longs dans ces montagnes et c’est quelque chose à ne pas sous estimer dans la planification du parcours. Je ne sais pas si le Yunnan sera aussi bien mais ce dont je suis sûr, c’est que je regretterai le climat du Sichuan avec ses 20°C secs à 3500m d’altitude. Je sens déjà poindre la chaleur et la moiteur en redescendant vers Lijiang à 2000m d’altitude.

Après Shangri La, je file vers les gorges du Tigre (Tiger leaping gorge) pour une marche de 2 jours dans les gorges où soi disant un tigre aurait sauté les gorges d’un bond. A d’autres…

5 Comments

  1. Très sympa ce séjour et les photos donnent envie d’y aller. Même vers le lac aux 5 couleurs !! Bonne continuation de séjour. Génial le blog.

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  2. Je sais pas si c’est Goupendong ou Angyong, mais en tout cas celui de gauche est le sosie officiel de Michou, sur la photo des vainqueurs

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  3. En oubliant le fait qu’il faille se taper des heures et des heures de bus pas complètement safe et qu’on risque de se faire nourrir de force par de sympatiques autochtones à en avoir la chiasse, ça donne plutôt envie d’y aller vu comme c’est joli (enfin, faut être un minimum ingé quecha quand même).

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  4. Tu nous as pas dit que c’était marketing que la ville se nomme désormais shangri la !

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  5. T’as peut être pas des chaussures Quechua mais on dirait bien que la parka est Quechua?!

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