Le Mékong finit sa route au Vietnam sous forme de delta après avoir traversé la Chine, la Thailande, le Laos et le Cambodge. C’est d’après les guides l’éden des moustiques mais pour moi c’est surtout ma porte d’entrée pour aller au Cambodge.
Le delta du Mékong a surtout été un substitutif parce que je ne l’avais pas prévu à mon programme. Le programme original était de rejoindre les îles de Con Dao à 160 km au large au départ de Vung Tau. Après être parti de Mui Ne par bus, nous arrivons à Vung Tau. Clairement, on n’est pas sur une destination touristique, ce qui n’est vraiment pas une bonne nouvelle. On trouve un hôtel, avec une réceptionniste qui ne parle pas anglais. La 1ère difficulté reste de comprendre quand part le ferry pour Con Dao, selon les recherches sur internet, il n’y en a que 3 ou 4 par semaine qui relient cette île paradisiaque au continent. Les gens de l’hôtel ne semble pas être beaucoup plus au courant que nous des horaires de bateau pour cette île, au final, très peu de touristes se lancent dans la visite de Con Dao. La chance nous suit toujours puisque le ferry part le lendemain pour Con Dao mais tout dépend du temps. Le lendemain, nous partons au port pour Con Dao dans un endroit complètement paumé de Vung Tau, et en se présentant au guichet, on nous signale qu’à cause du mauvais temps, le bateau ne pourra pas partir aujourd’hui. Et apparemment, ils ne peuvent pas plus nous dire quand il quittera le quai. C’est vrai que le rafiot est pas dans un état extraordinaire mais il ne nous a pas semblé que la mer était si démonté que ça. En plus, les marins embarquaient des affaires sur le bateau…
Finalement, on décide de rentrer à l’hôtel et de changer de plan, direction le delta du Mékong à l’ouest d’Ho Chi Minh. On réserve le bus pour Ho Chi Minh et celui ci passe nous prendre dans moins de 15 minutes, ce qui fait que l’on va perdre le moins de temps possible à Vung Tau. On passe par Ho Chi Minh anciennement Saigon où j’y serai resté en tout et pour tout 1h, le temps de prendre un bus de la ville pour rejoindre la gare de bus pour rejoindre le delta du Mékong.
On embarque pour My Tho (véridique) et nous arrivons là bas en fin d’après midi. La ville est sur les rives du Mékong, en cette fin de soirée, la pluie s’est arrêtée et nous traînons dans la ville le soir avec les locaux. Les prix ici sont bas et nous sommes surpris de voir aussi peu de touristes, nous pensions que le Mékong était plus touristique que cela.
Nous réservons le lendemain, une sortie en barque toute l’après midi pour se balader sur les îles en face de My Tho, les îles du phénix, de la tortue, de la licorne et du dragon, (on est bien en Asie…).
Vu que cela nous prendra l’après midi, le matin, on s’occupe de visiter My Tho en se baladant le long du fleuve, on voit des bateaux assez improbables, quasiment sous l’eau, transportant des tas de sable ou bien n’importe quoi, mais aussi au marché des gamins de 10 ans fumant sa clope…
Nous en profitons aussi aller voir la pagode Vinh Trang avec ses bouddhas géants, c’est un peu kitsch comme endroit mais il y a différents types de bouddhas, des bouddhas chinois, viet. Dans le bouddhisme, la représentation de Bouddha diffère d’une culture à l’autre, ici à My Tho, on a le chinois (le gros), le cambodgien, je sais plus lequel est lequel.
Il n’y a aucun touriste sur le site et les moines vaquent à leur occupation dans le temple, ignorant notre présence.
L’après midi, nous embarquons sur notre frêle esquif avec Tranh notre guide, pour visiter un peu le delta du Mékong et les îles en face de My Tho.
Tranh connaît énormément de choses, nous montrent des tombes de soldats (plutôt des monticules de terre) datant de la guerre du Vietnam. Il y en a partout sur ces îles où les combats avec les yankees ont été assez âpres. Ils nous expliquent que dans le sud du Vietnam, les gens aiment bien les américains. Encore des gens qui n’ont aucune reconnaissance des bienfaits du commmunisme. Bande d’ingrats !! C’est assez marrant de se balader sur ces îles qui étaient inhabités, il y a une vingtaine d’années. La végétation ressemble à celle de la jungle, on mange plein de fruits (et pas que des bons) et on se retrouve à avoir sur le dos un python constrictor, moi qui ait horreur de ces animaux, je suis ravi et ça se voit sur la photo. Alors, vous inquiétez pas, ils ne sont pas venimeux par contre, ils étouffent leur victime. Et rien que la force que ça a au niveau de la tête, je comprends bien pourquoi ils arrivent à étouffer des hommes, c’est impressionnant. On fait aussi de la barque dans les petits canaux, le paradis de la boue, tout est humide et boueux, le bonheur pour choper des maladies de la préhistoire.
Nous attendons la nuit tombée, pour aller admirer le spectacle des lucioles fluorescentes sur le fleuve. Pas de photos de cela, je le garde dans ma tête, (surtout ça n’aurait rien donné en photo). Je n’avais jamais vu ça mais c’est vraiment beau, des touts petits insectes qui scintillent, on en a attrapé dans des bouteilles d’eau et ce qui scintille ressemble vraiment à des firmaments de lampe, c’est tout simplement bluffant.
Le lendemain, nous partons pour Can Tho, à une centaine de kilomètres de là qui est la ville incontournable du delta avec son ancien style colonial français. Les jours où l’on voyage, il pleut à torrent et les jours où on visite, il fait correct, et Can Tho n’échappe pas à ce théorème. En arrivant, on récupère des scooters pour mieux explorer le delta le lendemain et les fameux marchés flottants dont celui de Phong Dien. Le soir, nous nous faisons plaisir en allant manger des plats avec du crocodile, de l’autruche et du poisson chat à l’ananas-caramel. Trop bon !!
Nous partons le matin pour Phong Dien. Arrivés sur place, nous errons sur le port à la recherche d’un embarcadère pouvant nous amener voir les marchés flottants. Un viet transportant du bois, nous hèle depuis son embarcation nous invitant à le rejoindre. Il nous propose 6€ pour nous 3 pendant 2 heures, le deal est plus que bon et lui ça l’arrange parce que son métier, c’est pas de transporter des occidentaux sur le Mékong.
Nous montons tant bien que mal sur la barque et avant de partir voir les marchés flottant, il faut déjà s’arrêter chez un ami à lui débarquer le bois. On l’aide comme on peut parce qu’on n’est pas super à l’aise sur sa barque.
Une fois l’opération faite, nous partons voir le marché flottant de Phong Dien, malheureusement, il est quasiment terminé mais on est déjà content d’avoir débarqué du bois que ça nous convient parfaitement.
Notre guide nous balade ensuite dans les petits canaux et nous emmènent voir, ce que l’on a déduit, les gens de son village. On passe sur un pont de bambou tenant par habitude et avec l’aide de sac poubelle pour joindre les troncs de bambou ensemble. Ça a sûrement été calculé par des ingénieurs, ça ne fait aucun doute.
Nous continuons sur le delta dans les petits canaux et rencontrons plein de locaux et Robin prend beaucoup de photos d’eux.
Après 2h de bateau, il est temps de reprendre nos scooters non sans s’arrêter dans des bouis bouis de bord de route, où la bouffe est la moins chère (mais pas forcément la plus mauvaise).
On part pour 2h de scooter pour rejoindre un parc aux oiseaux, Bang Lang. Déjà la route pour y aller est la grosse nationale qui est quasiment en reconstruction tout le long, des camions et beaucoup de minivans, du sable dans la gueule, vraiment pas agréable. Arnaud se fera arrêter pour excès de vitesse, en même temps, nos compteurs ne marchent pas et on ne savait même pas qu’il y avait une limitation de vitesse au Vietnam vu que c’est n’importe quoi. Robin se croûtera sans conséquence puisqu’il aura eu le temps de sauter du scooter avant que celui ci ne se couche sur la chaussée (le chemin de terre plus tôt), tout ça pour aller voir un parc aux oiseaux minables, certes, il y avait des oiseaux mais le parc étaient tout petits. Encore un bon plan du Lonely Planet, bien un truc écrit par des australiens et faits pour des anglo saxons qui s’extasient devant 3 crottes. Ce bouquin n’a d’intérêt que pour les hôtels, le reste, bouffe, lieu à visiter, c’est pourri, mais vraiment pourri.
Seul intérêt de ce parc aux oiseaux, c’est qu’on a pu voir un oiseau pendu dans un arbre
Nous rentrons sur Can Tho pour notre dernière soirée ensemble tous les 3. Les vacances se terminent pour Robin et Arnaud qui veulent partir visiter Ho Chi Minh, moi j’ai décidé de passer la frontière du Vietnam-Cambodge tout au sud à Ha Tien pour partir rejoindre Clémentine et Thomas qui sont juste de l’autre côté de la frontière au Cambodge. Je prends mon bus pour Ha Tien, nous faisons les 170km en 7h, les transports sont affreusement longs au Vietnam et plus particulièrement dans le delta du Mékong.
Ha Tien est une ville frontière sans intérêt et j’y passe la nuit avant de partir le lendemain pour le Cambodge. Ca me fait bizarre de me retrouver seul, dans ma mémoire, ça ne m’était pas arrivé depuis Kunming en Chine, soit depuis plus d’un mois. L’avantage c’est que ça m’a permis de me mettre à jour sur mon blog et de régler quelques affaires courantes.
Le lendemain, départ à 7h pour passer la frontière, à moi le Cambodge pour 2 semaines !! Je ne suis pas aussi triste de quitter le Vietnam comme j’ai pu l’être quand j’ai quitté la Chine ou Taïwan, à vrai dire, je m’en fous, je suis content de passer à autre chose. Au Vietnam, je me suis beaucoup amusé avec mes compagnons de voyage, je me souviendrais plus des bons temps passés avec eux que du pays en lui même. Clairement, le pays et les gens ne m’auront pas laissé un souvenir impérissable. Attention, le Vietnam c’est joli et cool quand même, allez y !!
Mais quel beau gosse avec ton serpent autour du cou, un peu style crocodile dundee !
À l’école, on nous avait pas appris à dimensionner un pont en bambou, ils sont vraiment forts ces viets.