Un peu de dépaysement en Malaisie

Encore une fois, c’est toujours les distances les plus courtes qui prennent le plus de temps dans mon voyage. Pour rejoindre Penang au départ de Ko Lipe, cela nous aura pris pas loin de 12h pour faire les 200km à vol d’oiseau qui séparent les 2 îles. Bien sûr, il a fallu compter la traversée cauchemardesque (encore une fois tempête) entre Koh Lipe et le continent mais le reste s’est fait en minivan pour passer la frontière et plutôt lentement. Arrivé à la frontière thaïlandaise, celle-ci est en réfection et c’est un de ces bordels pour savoir où se diriger. On y arrive toujours au final mais tous les touristes semblaient bien perdus. Au premier abord, la Malaisie est bien plus développée que la Thaïlande, les infrastructures routières, les maisons, les buildings, tout est plus ou moins occidental et on n’a pas vraiment le sentiment d’être en Asie. Georgetown, la ville principale de l’île de Penang est une ancienne ville coloniale. Pour tout vous dire, on ne s’est pas vraiment renseigné sur cette ville et on pensait tomber sur une petite ville charmante coloniale de plus ou moins 20 000 habitants. Bon, en fait, il y a plus de 700 000 habitants, des buildings qui donnent sur la plage et effectivement un vieux centre historique colonial.

Effectivement, le vieux centre ville est classé à l’Unesco, mais Penang est aussi connu pour sa cuisine, donc après avoir fait pas mal d’îles, cela va nous paraître dépaysant de faire un peu de « visite culturelle ».

Georgetown est donc effectivement un enchevêtrement de ruelles coloniales où se côtoient les différentes communautés qui constituent la Malaisie, les malais bien sur mais aussi les indiens et les chinois. On retrouve donc dans le centre ville un Chinatown et un Little India. Du coup, la nourriture est naturellement influencée par ses différentes origines et on retrouve à la fois des plats indiens (enfin, je suppose, j’y suis jamais allé) et des plats chinois. Du coup, beaucoup de nouilles en sauce et de curry en tout genre.

La visite de Penang peut se faire en une bonne journée de marche sans se presser si comme nous, vous ne passez pas vos temps dans les musées. La ville conjugue sur une même place la présence de temple bouddhiste ressemblant trait pour trait à ceux vus en Chine et des mosquées. En effet, la Malaisie étant un pays majoritairement musulman, les mosquées fleurissent de partout et la majorité des femmes sont voilées. Toutefois, on ne sent pas une présence pesante sur la société malaise de la religion et ces communautés semblent vivre en harmonie (peut être de façade, j’en sais rien).

La ville abrite une communauté chinoise très importante, les chinois ayant émigré de différents villages en Chine dans la 2ème partie du 19ème siècle et se sont regroupés en clan provenant de ces différents villages. Ces clans avaient pour but de défendre les intérêts de la communauté, d’intégrer les nouveaux arrivants du village. Ces clans étaient plus ou moins secrets ce qui avaient tendance à énerver les colons britanniques. Lors de la décolonisation, ces clans ont joué des rôles importants puisqu’ils ont combattu les occupants britanniques. Aujourd’hui encore, ces clans (comme les franc maçons) existent encore, investissent encore de l’argent dans leur village d’origine en Chine, possèdent des batiments et des terrains sur Penang. On peut donc visiter les maisons de ces clans et la plus connue est celle du clan Khoo Kongsi.

L’histoire de Penang s’écrit encore aujourd’hui avec l’art urbain. Étonnamment, dans un pays islamique, Penang est un lieu où le gouvernement encourage et promeut l’art urbain. Bon nombre de festivals ont lieu dans l’année et les murs et rues de Penang sont aussi le lieu d’expression pour des artistes locaux mais aussi pour ceux du monde entier.

Le soir même, nous allons profiter de la nourriture de rue présente à n’importe quel endroit dans Penang. Etant dans le quartier chinois, nous profitons de différentes types de spécialité (Goreng mee, Char Koay Teow, roti canai, et de la nourriture dans des feuilles de bananier). Tout cela est excellent et je mange même une omelette d’huître, spécialité que j’avais déjà mangé sur les îles Penghu à Taïwan, c’est une omelette gélatineuse avec de la sauce soja et des huîtres.

Le lendemain, comme Penang est une grande île, nous prenons le bus municipal pour aller dans le parc national de Penang à une vingtaine de kilomètres de Georgetown. Nous sommes allés marcher dans la jungle le long de la mer pour profiter de l’eau et de la côte. Penang n’est pas qu’une île sururbanisée, il y a aussi des coins sauvages où l’on peut se balader et aller à la plage. La balade pour atteindre Monkey beach prend une heure et demie à un rythme très tranquille. Nous passons au travers de différentes plages avant d’atteindre la plage des singes. Comme d’habitude, ces sales bêtes tournent autour de la nourriture. J’avais mis mon t-shirt à sécher sur un montant en bois et une de ces sales bêtes est venue s’y asseoir dessus avec son cul mal torché. Je me suis retrouvé avec de la merde de macaque sur mon tshirt… Génial !! Malgré cela, c’était pas mal.

Le soir, nous partons pour Kota Bharu sur la côte est de la Malaisie pour rejoindre les îles Perhentian.