La Transflores

La Transflores

Me voilà à quitter le continent asiatique pour arriver en Indonésie, cet archipel aux milliers d’îles qui est paraît-il magnifique. Ma 1ère impression se fera dans un aéroport puisque j’ai décidé de dormir dans l’aéroport de Surabaya, mon vol arrivant de Malaisie à 23h et prenant un vol pour le Timor le lendemain matin à 6h, j’ai préféré économiser et dormir sur un banc à la belle étoile. A la belle étoile parce que je me suis fait virer de l’aéroport de Surabaya, on n’a pas le droit d’y dormir… Je vous rassure, pas mal de locaux en attente d’avion et de connexion ont fait comme moi. Les places sur les bancs étaient chères. Le vol interne sera opéré par Citilink sur un A320 tout neuf, ce qui m’a rassuré sachant que la plupart des compagnies indonésiennes sont sur la liste noire de l’UE.

Me voilà arrivé à Kupang sur l’île de Timor. Ma 1ère idée en arrivant en Indonésie, c’est d’essayer de rejoindre le Timor Oriental, l’un des derniers petits pays nouvellement indépendants. Pour rejoindre le Timor, le moins cher est donc de passer par Kupang, de faire 12h de minivan pour rejoindre la capitale Dili. Mais pour cela, il faut traverser une frontière. Et c’est un peu le bordel. Pour faire simple, les autorités du Timor exigent une lettre d’invitation pour les étrangers qui veulent rentrer par voie terrestre. Mais depuis fin mai, un accord a été signé avec l’UE disant que les citoyens de l’UE n’ont plus besoin de lettre. En arrivant dans mon auberge à Kupang, je rencontre un Suisse qui a essayé de rentrer au Timor et qui s’est fait refouler par la police des frontières parce qu’il n’avait pas la lettre. 20H de bus dans la journée pour revenir au point de départ. Donc, je préfère prendre les devants et me rend au consulat du Timor à Kupang. Discussion avec le bonhomme du consulat :

  • « Je veux aller au Timor »
  • « Tu viens d’où »
  • « De France »
  • « C’est où ça ? »
  • « Dans l’Union Européenne »
  • « Ah bon, alors t’as pas besoin de lettre, tu peux rentrer au Timor »

Vous aurez noté les connaissances en géographie de la personne du consulat… De retour à l’auberge assez confiant, je commence à discuter avec les autres et je n’ai pas le même visa indonésien qu’eux. En arrivant à l’aéroport à Surabaya, le douanier m’a proposé soit un visa gratuit de 30 jours, soit un visa payant de 35 dollars. J’ai pris le gratuit. Erreur fatale… Ce que je ne savais pas avec le gratuit, c’est qu’on ne peut pas sortir n’importe où d’Indonésie, juste les grands aéroports, autant vous dire que la frontière Indonésie-Timor n’en fait pas partie. En fait, je me suis fait avoir et je ne peux pas aller au Timor. Les autorités timoriennes sont OK mais je ne peux pas sortir d’Indonésie. Complètement ubuesque comme situation mais c’est comme ça. Je suis donc resté 2 jours à Kupang. En plus, à Kupang, on ne peut même pas se baigner, l’eau est infesté de crocodiles de mer.

La côte de Kupang

La côte de Kupang

Oh la belle ville que voilà

Oh la belle ville que voilà

Ni une, ni deux, il faut rebondir et j’achète un billet d’avion pour Ende sur l’île de Flores pour 30€ pour un départ à 12h45. Alors l’aviation indonésienne est un peu spéciale. J’arrive à l’aéroport à 11h30. Le billet qu’on me donne me signale un départ à 13h45. Ok, il y a eu un changement d’horaire, ça arrive. Je me pose sur un banc. Sur les coups de 13h, je pars voir le tableau des départs voir ce qui en est. Il est écrit que mon vol est en train d’embarquer. Cool, j’y vais. En fait, j’étais le dernier et au final nous avons décollé de l’aéroport de Kupang à 13h05, soit un horaire jamais mentionné nulle part.

En arrivant à Ende sur Florès, je prends un minivan en direction de Moni pour aller visiter le volcan de Kelimutu et ses 3 lacs de couleurs différentes. Nous sommes 12 dans le minivan pour une capacité « européenne » de 8 personnes. Nous sommes souvent stoppés, la route étant en reconstruction et lors d’un arrêt, je fais la rencontre d’un américain Parham avec qui je passerai finalement les 2 jours sur Kelimutu. Donc Kelimutu, c’est un lieu sacré en Indonésie. L’intérêt est aussi d’y faire le lever de soleil, et de faire la descente ensuite à patte jusqu’au village de Moni. Donc lever 4h du matin, scooter dans le froid puis marche dans le noir pour se réchauffer et me voilà en haut de Kelimutu à 1600m sur les coups de 5h15. J’y retrouve Parham et nous passons le début de matinée à regarder le lever de soleil. Nous sommes une cinquantaine au sommet à admirer ce beau spectacle.

Lever de soleil sur Flores

Lever de soleil sur Flores

Ca y est, il pointe son nez

Ca y est, il pointe son nez

Ce volcan est aussi connu pour abriter 3 lacs qui sont censés être de couleur différentes. En soi, c’est vrai, il y en a un bleu, un vert et un sombre. Mais dans les guides, le sombre est censé être rouge. Là, je pense qu’ils abusent un peu de produits stupéfiants parce que rien n’est rouge là dedans… Parfois, à force de voyager trop longtemps, on peut se sentir lassé de ces paysages mais je dois reconnaître que ce lever de soleil et la beauté des ces cratères en font vraiment un site qui vaut le coup d’oeil et où il faut s’attarder.

Le lac "bleu" aux 1ère lueurs

Le lac « bleu » aux 1ère lueurs

Le bleu avec le soleil

Le bleu avec le soleil

Le rouge...

Le rouge…

Le vert

Le vert

Encore le bleu

Encore le bleu

Les 2 à côté

Les 2 à côté

Après être restés 4h autour des cratères, nous entamons la descente avec Parham, qui nous prendra bien 3h, après s’être perdu. Nous traverserons pas mal de petits villages où les sourires et les « hello mister » sont légions.

Un autre volcan à côté de Kelimutu

Un autre volcan à côté de Kelimutu

Maison typique - Village de Pemo

Maison typique – Village de Pemo

Vue sur Florès

Vue sur Florès

Autour de Moni se trouve aussi des sources chaudes et des cascades. Aussi pour récupérer de la marche de la matinée, nous irons nous prélasser dans ces eaux chaudes en provenance du volcan.

La cascade avec Parham en dessous

La cascade avec Parham en dessous

Les sources chaudes, hommes et femmes séparés

Les sources chaudes, hommes et femmes séparés

Après Kelimutu, le but est de continuer vers l’ouest. Prochaine étape Bajawa à quelques 6h de route de Moni. Je fais la connaissance dans le minivan de Elena et Nick, un couple italo-anglais, qui me propose de continuer avec eux les jours suivants car ils ont un chauffeur. L’offre est intéressante et j’accepte avec grand plaisir, en plus de ça, ils ont mon âge et sont bien sympas. Arrivé à Bajawa, il n’y a rien de spécial à faire mais le lendemain, nous partirons dans les environs visiter le village traditionnel de Bena en compagnie de Paul notre chauffeur !! Ce village traditionnel se trouve au pied du volcan Inerie avec des toits en chaume et des des palissades en guise de mur. Les touristes doivent faire une donation afin que les habitants conservent leur mode de vie. Le village a été christianisé par un missionnaire portugais mais les habitants gardent encore pas mal de rites paiens avec le volcan au dessus de leur tête.

Volcan Inerie

Volcan Inerie

Au dessus de Bena

Au dessus de Bena

Le village traditionnel de Bena

Le village traditionnel de Bena

Ca n'est pas très catholique

Ca n’est pas très catholique

Un toit en chaume sous la protection du volcan

Un toit en chaume sous la protection du volcan

Après cela, nous avions 2 possibilités, partir se baigner dans des sources d’eau chaude où bien s’incrustaient dans une communion du fils d’un ami de Paul. Le dimanche à Bajawa, c’est le jour de communion. Nous sommes donc partis présenter nos respects à la famille du petit Elrik. Elena a dansé avec les hommes tout heureux de danser avec une occidentale qui plus est jolie. On a assisté à une démonstration du père de famille avec Paul de danse traditionnelle. Puis vint le temps du repas et de l’alcool traditionnel le Arak. On s’en est pas trop mal sorti avec Nick, ce n’est pas trop fort, je dirai une trentaine de degrés. Bien entendu, il a fallu en reprendre une 2ème fois. Au niveau repas, on s’est fait péter la panse, à se faire resservir plusieurs fois par le père de famille. C’était excellent !! Peu de photos prises de ma part, mais Elena m’enverra les siennes.

La belle petite famille que voilà

La belle petite famille que voilà

Distillerie d'Arak

Distillerie d’Arak

Village typique de Florès

Village typique de Florès

Nous continuerons ainsi notre route jusqu’à Ruteng où nous passerons la nuit dans un couvent. Au final, nous ne verrons les nonnes qu’au petit matin, le soir, elle devait vaquer à d’autres occupations. Seuls les horaires du petit déjeuner nous feront penser que nous sommes dans un couvent de 6h à 7h30 et pas plus tard. L’attraction à voir du côté de Ruteng, c’est les champs de riz en forme de toile d’araignée. La vue depuis la colline sur ces terrasses de riz est vraiment belle. Cela doit être d’autant plus beau lorsque les terrasses de riz sont remplies d’eau. Malheureusement pour nous, Paul n’a pas pu nous expliquer le pourquoi du comment de ces formes. Par contre, il nous a assuré que c’était le meilleur riz d’Indonésie et sûrement du monde. On te croit Paul !!

Rizière en forme de toile d'araignée

Rizière en forme de toile d’araignée

Vision plus globale

Vision plus globale

Du riz à perte de vue

Du riz à perte de vue

Du riz à perte de vue mais jusqu'au volcan

Du riz à perte de vue mais jusqu’au volcan

Finalement, nous arriverons à Labuanbajo, étape finale de la Transflores (oui, Torté, la route s’appelle vraiment comme ça, j’ai fait la Transflores). Avec une moyenne extraordinaire de 20km/h, (des virages dans tous les sens, vaut mieux ne pas être malade), nous avons rallier Moni à Labuanbajo.

Labuanbajo, étape finale de la Transflorès.

Labuanbajo, étape finale de la Transflorès.

Je quitte à regret Elena et Nick, avec qui j’ai bien rigolé. Je retrouve sur Labuanbajo, une australienne Dominica, rencontré à Moni et qui fait de la plongée à Labuanbajo. Ma prochaine étape est une « croisière » de 3 nuits/4 jours jusqu’à Lombok en passant par les îles de Komodo pour aller voir les varans.

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