En haut du Rinjani

En haut du Rinjani

En descendant du bateau à Lombok, je prends un peu plus connaissance de ce qui m’attend dans les 3 prochains jours. Première nouvelle, le Rinjani culmine à 3726m, donc il doit y faire froid. En faisant un rapide bilan, il me reste encore mon pantalon et ma veste. Ca devrait faire l’affaire pour la montée avec 2 tshirts en dessous. Ca c’est OK pour le côté vestimentaire. La randonnée va se faire sur 3 jours et 2 nuits avec en point d’orgue la montée au sommet du Rinjani la nuit du 1er soir. C’est cool, j’ai une torche tellement puissante qu’elle peut illuminer un cratère.

En attendant d’en être là, Julien, Paul et moi même décidons de faire une dernière journée à la plage avant l’effort. Malheureusement pour moi, depuis la veille sur le bateau, je sentais bien que quelque chose n’était pas passée et sur les coups de midi, je suis pris de violentes crampes d’estomac comme celles qui m’avaient fait passer une nuit aux urgences en début d’année. Je prends du Mopral et du Tiorfan, rien de tel que l’automédication en voyage pour s’en sortir. Normalement avec ça, pas de caca pendant 3 jours et les douleurs devraient disparaître. Les douleurs ont disparu en 2h mais je n’étais pas très confiant quant à la marche.

On se fait récupérer par les gens d’Ahmed Trekking (prends ça le Front National), et on file au village de Senaru à 900m d’altitude, toujours ça de moins à grimper pour monter au sommet. En arrivant, on assiste au briefing de Sapar, notre guide qui va nous accompagner et nous supporter pendant les 3 prochains jours. Il nous décrit le parcours :

  • 1ère journée : 5h de marche, 2h easy (facile) et 3h very steep (très pentu)
  • 2ème journée : lever à 2h du matin pour arriver sur les coups de 6h au sommet, very very very steep my friend qu’il nous dit en rigolant, c’est là où les gens pleurent et abandonnent. Selon lui, on serait 70% à arriver au sommet… Après le sommet, redescente sous les coups de 8h pour le petit déjeuner puis remarche jusqu’au lac du cratère et bain dans les sources chaudes. Après les sources chaudes, à nouveau 700m de dénivelé en 3h pour rejoindre l’autre camp de base, really really steep. Encore gros rire…
  • 3ème journée : descente pendant 5h jusqu’au bureau d’Ahmed Trekking.

En allant prendre notre dernier repas, aucun de nous 3 n’est vraiment confiant et on se rappelle les commentaires de Nusa et Jure sur le bateau, habitués des randos et qui venaient de terminer le Rinjani, qui nous avaient dit que c’était très dur surtout la montée pour le sommet.

La nuit se passe bien, je n’ai plus de douleurs et les cachets font effet. Le lendemain, un 4ème larron, James, anglais de son état, se joint à nous pour ces 3 jours. La marche du 1er jour commence doucement dans la savane pendant 2h et le Rinjani se dresse fièrement devant nous grâce à cette vue dégagée. En le regardant du bas, on se demande bien ce qu’il a de terrible, les pentes semblent correctes!!

Le Rinjani depuis chez Ahmed

Le Rinjani depuis chez Ahmed

Le début de la marche dans la savane

Le début de la marche dans la savane

Les traces de coulée de lave

Les traces de coulée de lave

Ca va commencer à monter

Ca va commencer à monter

Après 2h de marche, 1er repas. Oui, on a plus que bien mangé, on a été gavé pendant ses 3 jours, c’était bon copieux bien que très indonésien, à base de riz et pâtes.

Après le repas, 1er passage very steep. Effectivement, c’est steep mais surtout parce que ça monte tout droit et qu’aucun n’aurait eu l’idée de faire des lacets pour atténuer les effets de pente. Donc, on monte tout droit et on croise ceux qui redescendent du Rinjani. On les reconnaît assez aisément, ils ont des têtes de mineur, noirs de la tête au pied comme s’ils s’étaient roulés dans la cendre du volcan. Et vu la gueule qu’ils tirent, on s’en qu’ils ont vraiment kiffé. C’est bien, on aura la même tête demain après midi. Après 2h30 de montée, on arrive au camp de base où nos porteurs sont déjà arrivés. Oui, nous sommes 4, nous avons 3 porteurs et le guide. Nous avons droit à 3L d’eau minérale par jour, soit 36kg rien que pour nous à porter, plus la bouffe, les casseroles, les bonbonnes de gaz etc… Et ces gens là, avec leur fatras sur le dos montent en tongs…

En arrivant en haut, on se lave à la bouteille d’eau pour enlever toute la poussière du sentier et on profite du spectacle. Le camp de base est situé sur l’arête du cratère et on a une vue magnifique sur le lac du Rinjani et sur le coucher de soleil

La campement sur le cratère

La campement sur le cratère

La vue sur le lac

La vue sur le lac

Les nuages essayant de rentrer dans le cratère

Les nuages essayant de rentrer dans le cratère

Après un repas englouti à 18h, nous partons au lit à 18h30, car demain, lever à 2h du matin. Pour être honnête, la marche de la journée a été normale, un mur un peu dur mais rien d’insurmontable. Je suis quand même bien fatigué, mon ventre me laisse tranquille et je trouve le sommeil assez rapidement. Réveillé à 2h du matin par Sapar, on s’habille, mange un petit bout et départ vers 2h30 pour le Rinjani à la lueur de la torche. Des centaines de torche illuminent le chemin et on devine les premiers en train de s’attaquer au 1er mur qui se trouve juste après le camp. Il fait froid mais comme un matin d’hiver en Europe, rien de terrifiant. Direct, même pas 5 minutes de marche que je me casse la gueule et m’étale de tout mon long en trébuchant sur un caillou que je n’avais pas vu. Avec la chance que j’ai, je me foule le petit doigt de la main et ne le sachant pas encore casse mon téléphone portable vietnamien. Nous marchons dans les coulées de lave et le sentier n’est constitué que de cendres, donc moi avec mes baskets, je glisse énormément. Pour le moment, rien de bien dramatique. On arrive sur les coups de 5h pour attaquer la portion la plus dure. Jusque là, j’étais plutôt confiant. En arrivant dans cette partie, l’altitude, la pente, le vent, ca devient vraiment difficile. En plus, le sol est tellement meuble que je fais 2 pas, je recule d’un. Des gens sont éparpillés partout sur le chemin, on dirait une étape du tour de France. J’ai pensé abandonné mais par fierté débile, j’ai continué. Au lieu de mettre une heure pour faire cette partie, j’ai mis 1h40 et suis arrivé après le lever de soleil. Au final, à ce moment là, je m’en foutais pas mal du lever de soleil et voulait juste arriver en haut.

La récompense en haut, c’est une vue magnifique et un vent à écorner le bœufs. Avec la clarté du jour, on voit les 3 îles Gili et le volcan principal de Bali à quelques centaines de kilomètres de là.

Le sommet du Rinjani

Le sommet du Rinjani

Nous 4 au sommet

Nous 4 au sommet

Vue sur le cratère avec l'ombre du sommet

Vue sur le cratère avec l’ombre du sommet

Au final, nous aurons tous réussi à monter en haut, moi le plus difficilement. Par contre, la descente est vraiment drôle, on peut courir dans la pente grâce à la cendre et ce, sans se faire mal au genou. La descente nous permet d’avoir une vue imprenable sur le cratère et le volcan encore actif à l’intérieur.

Le chemin de descente

Le chemin de descente

Le volcan encore actif au milieu

Le volcan encore actif au milieu

Redescendu sur les coups de 8h au camp de base, nous repartons comme prévu pour rejoindre le lac et les sources d’eau chaude où nous pourrons prendre une douche bien méritée et c’est ce que nous ferons 2h plus tard. L’eau était à température idéale, l’odeur de souffre pas trop importante et nous avons pu enlever toute la poussière du Rinjani. Par contre, nous n’avons jamais compris d’où venaient les tonnes de poussière des gens de la veille, ils s’étaient roulés dedans ou quoi ?

Les sources d'eau chaude

Les sources d’eau chaude

Le lac et le volcan

Le lac et le volcan

Enfin, la dernière partie de la journée se termine par la dernière montée pour le camp de base. Encore une montée tout droit, des passages bien raides au lieu de faire des lacets. La marche à ce moment là à flanc du cratère nous offre une vue imprenable sur le volcan en activité.

Depuis le flanc du cratère

Depuis le flanc du cratère

Le soir, le spectacle du coucher de soleil avec en mire le volcan principal de Bali était magnifique, une récompense après tous les efforts de la journée!!

Le coucher de soleil avec Bali en fond

Le coucher de soleil avec Bali en fond

Les beaux nuages que voilà

Les beaux nuages que voilà

La vue sur Lombok au matin

La vue sur Lombok au matin

Après une grande nuit cette fois ci, (coucher à 19h et lever à 6h), nous repartons faire la descente qui s’avérera être rude pour mes jambes en bois à cause de la fatigue. Nous arrivons enfin au camp de base sous les coups de 11h, puis il est temps de se séparer avec les garçons. Finalement, j’ai décidé de ne pas faire Bali et de filer directement sur Java au départ de Lombok. Outre mon téléphone mort pendant la montée, j’ai cru que mon appareil photo l’était aussi, mais il se trouve en fait que le froid avait complètement mis à plat la batterie. Le vol Lion Air fait, je me retrouve à Surabaya où je passerai une journée à ne rien faire si ce n’est me reposer et profiter d’un hotel de bon standing. En arrivant à Surabaya, j’ai fêté mes 10 jours sans eau chaude et suis bien content d’y mettre fin. Maintenant, la dernière ligne droite est lancée pour traverser en une semaine l’île de Java pour rejoindre Djakarta !!

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